samedi 20 mars 2010

Renuntio tibi, o Satana, cum omni pompa tua

Je renonce à Satan, à ses oeuvres et à ses pompes (Ubuntu rules!)



C'est une version plus ancienne que celle que je fais tourner, mais leurs graphismes sont tellement plaisants que je ne résiste pas au Hardy Heron visual

Il y a des démarches nobles auxquelles on souhaiterait s'associer, mais dont on maîtrise trop peu les procédures pour s'y risquer. Des démarches qui donnent tout leur sens aux mots tels que collaboration, échange, partage, mise à la portée de tous. Des démarches qui restent confidentielles parce qu'il est bien connu que l'intérêt du plus grand nombre n'est rien lorsqu'il doit se confronter aux intérêts pécuniaires de multinationales protéiformes.

Ainsi, et parfois sans en être réellement conscient, nous passons quotidiennement sous les fourches caudines de la soumission au mieux (ou plus) disant technologique, soulagés en un sens de nous contenter de solutions clefs en main qui demandent un niveau de maîtrise proche du niveau zéro pour peu que l'on sache brancher un appareil sur le secteur, appuyer sur un bouton de démarrage et agiter une main crispée sur un drôle d'outil appelé souris.


Nos bons sentiments et nos préoccupations idéologiques ne pèsent pas lourd face à la marée irrépressible des produits affichant gros et gras les marques les plus connues voire monopolistiques et clamant haut et fort leur facilité d'utilisation, même à l'échelon techno-tanche; nos scrupules de sur-consommateurs se taisent dès lors que l'outil acquis servira à servir d'autres causes nobles, passant sous silence aussi les milliards de bénéfice engrangés par ces sociétés tentaculaires et expansionnistes...

Sommes-nous tous condamnés à cette dictature de salut privé et fiduciaire?

Thanks gods, non. Une poignée d'irréductibles - dont le camp de base n'est pas en Armorique ni entouré de légions romaines toutefois - dispersés de par le monde a décidé il y a bien longtemps déjà de relever la tête et de réfléchir puis de proposer une solution accessible et nettoyée de toute tache de notion de profit pécuniaire. A mesure que le temps passait, ces solutions se sont déclinées, ont évolué vers des interfaces utilisateurs dont la simplicité tirerait des larmes, mais elles conservent une forme de confidentialité que l'on ne peut relever sans se poser quelque question quant au rapport entre la capacité de chefs d'entreprises à réduire leurs coûts de fonctionnement en terme de plateforme informatique - qu'il s'agisse d'operating systems ou de logiciels - et les avantages matériels qu'ils peuvent éventuellement tirer post-notification de marchés.

Je reconnais sans rougir - et pourtant je devrais mais il convient d'assumer ses erreurs la tête haute- que j'ai longtemps renâclé à l'idée de franchir le Rubicon, déclarant ainsi la guerre à mon PC en substituant un OS exotique à celui dont il était équipé de série. Mais tout va péter, me dis-je, non sans angoisse. Et l'angoisse mène à la procrastination, en tous cas sur certains rivages de la rive Gauche.

De pédagogie en assurances techniques répétées, mais surtout en raison d'un plantage magistral de l'OS natif douteux qui me privait d'un de mes outils de travail - le plus portable et le plus utilisé par mes soins bien évidemment - je me retrouvai au pied du mur (à l'endroit même où on le voit le mieux, le mur, en effet), plus moyen de revenir en arrière, au pays des spywares, des Trojans et des véroles moisies en tous genres.

Il aura fallu que l'on me remette en main le Cd d'installation gravé depuis le net, mieux... que l'on me fasse démonstration de l'inoffensivité de l'outil (angoisses de dernière minute liées à de sordides questions de garantie)... que je trouve le temps, et trois rappels à l'ordre pour que je me lance sans filet.

Bien, le Cd d'installation s'avère inutilisable sur un netbook dénué du moindre lecteur adapté et pour éviter une mauvaise surprise, je renonce à l'utiliser pour l'heure et le garde de côté on ne sait jamais si cela me prenait de m'offrir un lecteur externe (le fait que je n'en ai pas déjà un constitue, semble-t-il, un manquement aux bonnes pratiques qu'il convient de corriger). Me voilà donc en train de charger concomitamment la version bootable pour netbook et le programme image writer dédié qui transformera ma petite clef USB jaune en super-héroïne qui se lance au démarrage. Je remercie le ciel, et la personne qui m'a montré du doigt quelques heures auparavant le site sur lequel je vais trouver mon bonheur (note personnelle: il est plus facile de trouver une version netbook remix de ubuntu que de commander des packs d'eau de Contrexéville sur Alcampo.com).

Je lis et relis soigneusement les instructions claires et éminemment pédagogiques que mes nouveaux amis d'Ubuntu mettent à la disposition des gens doués à l'origine, mais qu'ils ont apparemment conçu aussi pour que les techno-tanches frétillent de la nageoire sans s'étouffer. Je note à cette occasion que les irréductibles de la liberté logicielle et OStique sont toujours remarquablement pédagogiques et que leur approche dynamique et participative permet aussi (et mine de rien cela compte) de voir a priori la liste des éventuels dysfonctionnements et des solutions y afférent.

Le téléchargement est ralenti par un caprice de la bande passante qui a décidé de hoqueter, me laissant le temps d'étendre ma lessive; l'informatique est décidément un univers créateur d'opportunités temporelles, c'est un principe à méditer, surtout pour les gens qui n'ont jamais le temps...

Je reviens vers mon téléchargement, miraculeusement terminé... Mais il me reste encore à utiliser un petit programme (indiqué très clairement par mes new best friends from U) pour rendre ma clef USB qui servait jusqu'ici de simple valise de transport de données en live disk (la classe!). Une bonne pratique de l'anglais aide un brin... enfin si tant est que les vers de Shakespeare puissent être d'une réelle utilité en ce qui concerne le jargon technique. Mais cela relève en fait plus de l'éradication de tout traumatisme que pourrait induire chez un utilisateur le fait de se trouver confronté à une page dans une langue autre que celle de Corneille.

Le petit programme sorcier semble avoir compris exactement ce que j'attendais de lui, goddam. Cela faisait une éternité que la technologie ne s'était pas ainsi pliée facilement à ma volonté (ma reconnaissance éternelle aux créateurs et développeurs de UnetBootIn).

Heure de vérité, je vais devoir entrer par effraction dans mon BIOS (maintenir la touche F2 le temps opportun donc, pour ne pas lancer win-truc) pour lui ordonner d'ignorer son OS natif et de lancer la séquence de démarrage depuis la clef... Triple saut périlleux sans filet donc... Acceptera-t-il?

Non.

Enfin il ne l'accepte pas au premier essai, mais je confesse que je ne suis pas une experte en gratouillis sous le menton d'un BIOS, il est donc plus que probable que j'ai dû rater une étape ou négliger une validation intermédiaire.

Une certaine forme de ténacité, que d'aucuns prétendront héritée de mes racines paternelles (non, pas la Corrèze, quoique, mais la Normandie), et le soutien moral hérissé de conseils techniques et autres links de solutions en tous genres de l'équipe de base arrière qui n'est pas sans évoquer un obstétricien à l'oeuvre («Poussez encore Madame, on voit la tête! ») conduisent à une transformation d'essai laborieuse mais victorieuse et, je l'espère, prémonitoire pour le match qui nous oppose ce soir à notre ennemi atavique en matière de ballon ovale.

\o/ comme disent ces gens-là, dont l'adoubement est proche, mais tient encore à la capacité d'établir la connexion wi-fi de cet OS exotique. Après quelques grincements de dents et un bon demi-litre de déca (what else?), je franchis de nouveau la ligne d'essai et peux profiter à l'envi de ma nouvelle interface aux délicates teintes ocre et marron glacé.

En antique utilisatrice de Mac depuis ma plus tendre enfance, je m'émerveille de retrouver la simplicité visuelle qui tant me manquait depuis mon passage contraint sous win-truc. Des outils conviviaux, une présentation dont la clarté est telle que j'en suis émue, et une impression de liberté décoiffante. Ne ricanez pas, en ces temps troublés, c'est une dose homéopathique certes, mais à ne pas négliger.Me voici donc passée de techno-tanche à techno-brochet, et mes dents ambitionnent désormais de passer à des grignotages plus complexes.

Et en plus il y a un Mahjong intégré ... Que demander de plus?

Aucun commentaire: