Le passage du temps n’épargne personne. Le dire revient à enfoncer une porte ouverte, j’en conviens, toutefois il est des moments où l’on en vient à penser qu’il nous épargne encore moins que d’ordinaire.
Une connaissance me narrait récemment le désagrément que lui avait occasionné une récente visite dans une enseigne connue de parfumerie où il s’était rendu pour acheter une fragrance enivrante, garante d’un sex-appeal décuplé. La démarche n’avait donc rien de déplaisant de prime abord, le fait de fleurer bon n’enlevant en rien sa virilité à l’homme civilisé, qui, déjà à l’époque de Ramsès II, aimait à sentir le musc, la myrrhe et le benjoin… parce que c’est bien plus agréable que de dégager une odeur de purin, pardi.
Aucune interprétation possible pouvant conduire à une assimilation de l’individu qui nous sert d’exemple et d’alibi à un métrosexuel (pour la définition, se référer à ce post là --> en cliquant là --> post http://moleskine-by-ido.blogspot.com/2010/04/metropolitain.html) donc.
Un homme qui va acheter du sent-bon (comme disent les enfants) reste un Homme, on ne va pas essayer de lui fourguer de la terra cotta ou du mascara masculin (si, ça existe !) au passage…
Arrive le moment du passage en caisse, que l’intéressé attend - pour une fois - avec un plaisir un peu puéril, car c'est un peu Noël avant l'heure, généralement synonyme d’obtention d’échantillons de mini vaporisateurs qui guideront, le cas échéant, l’achat de la prochaine senteur connotée vétiver, chypre ou musc dont l’homme parera son cou viril et ses abdos d’acier (no pun intended).
Et là, bam, bang, boum, le coup de bambou sur la tête, l’Eurostar dans les pecs, trente-six chandelles, ah non pardon, trente-sept… Car Monsieur, au lieu de vous glisser quelques petits étuis siglés Givenchy, Paco Rabanne ou Dior (on obtiendra rarement Hermès et jamais Guerlain), la vendeuse – que vous qualifiez vengeusement de caissière-manquant-singulièrem
Silence de mort.
Vous réglez vos achats avec un sourire contraint, franchissez le seuil de la boutique en notant mentalement de ne plus jamais y remettre les pieds et d’apporter désormais vos sous à la concurrence. Hélas, dans chaque boutique on vous servira la même saynète, un peu comme si un sixième sens développé exclusivement au contact des rayonnages de substituts au botox, aux vapeurs toxiques de l’éthanol dégagées par chaque vaporisation sur une languette-test de papier buvard, en raison d'un usage immodéré du fond de teint orange et de la pince à épiler sur les sourcils, avait ouvert un troisième œil chez les employées de parfumerie. Elles ne devinent pas, elles SAVENT que vous venez tout juste de passer le cap fatal.
Dès lors que vous passez le stade des trente-cinq ans, messieurs, sachez-le, vous êtes tricards pour les échantillons de sent-bon : à vous l’anti-rides ! Vous ne retrouverez les ravissants petits vapos - si pratiques à glisser dans un sac de week-end ou lorsque vous avez exprimé jusqu’à la dernière goutte de votre flacon préféré – que lorsque vous aurez atteint un âge si vénérable que seule la mort saura retendre les plis de votre visage.
Vanitas, vanitatem et omnia vanitas…
Si cela peut vous rassurer, elles font le même coup aux femmes, les vendeuses au teint orange… Seulement elles commencent dès 30 ans (et un jour), avec les soins tenseur-gigahydratant-préventi
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